Ils se produisaient en juin dans le cadre intime de la Boule Noire à Pigalle, pour marquer la sortie de Sumday, leur quatrième album en forme d'aboutissement esthétique. Après un début de carrière très grungy avec A Pretty Mess by this One Hand, sorti en 1996, et Under the Western Freeway un an plus tard, les Grandaddy avaient suscité une forme d'unanimité critique avec Sophtware Slump, considéré par nombre de magazines comme le meilleur album rock de 2000.

Mélancolie. Bien que puisant toujours leur mélancolie dans la description d'une Amérique sans qualités, les chansons de Grandaddy, désormais étoilées de synthétiseurs vintage comme le rétro-futuriste The Crystal Lake ou soutenues d'arrangements symphonisants (le très Moody Blues So You'll Aim Toward The Sky), évoquaient le meilleur des productions Phil Spector, Jeff Lynne ou Alan Parson.

Jason Lytle, auteur-compositeur du groupe, n'a jamais caché l'importance qu'ont eue pour l'adolescent qu'il fut les disques des Beatles ou des Pink Floyd, véritables échappatoires à l'ennui de Modesto, à 100 kilomètres à l'est de San Fransisco. Une ville agricole longtemps fameuse parce que Steinbeck y vit le jour, et aujourd'hui plutôt connue comme la capitale de la consommation de crystal meth (défonce de synthèse) aux Etats-Unis ­ comme Seattle le fut sans doute pour l'héroïne à l'époque de feu Nirvana.

A ceci près que Grandaddy, comme Mercury Rev, Wilco ou les Flaming Lips, avec lesquels le groupe partage un goût pour le folk-rock de Nei