Tiré à 6 000 exemplaires, ce livre blanc, sous-titré Plaidoyer pour une justice adaptée, n'est pas destiné à faire sauter la caisse en librairie. Mais le Syndicat national de l'édition (SNE) l'espère propre à sensibiliser l'opinion et surtout les magistrats quant aux risques liés à l'inflation des procès intentés aux éditeurs. «Notre propos n'est pas de critiquer les décisions des juges sur le fond, prend soin d'indiquer en avant-propos Serge Eyrolles, président du SNE. Il est de leur expliquer pourquoi telle condamnation peut avoir des conséquences disproportionnées, voire désastreuses, pour telle maison d'édition. (...)»
Flambée. Le plaidoyer se matérialise en une soixantaine de pages, à partir d'un premier chapitre pédagogique décrivant «l'économie fragile du livre» : étroitesse du marché de l'édition («5 milliards d'euros en 2002»), volume restreint des tirages (8 000 exemplaires en moyenne pour un document d'actualité essai, biographie, etc.), fragilité des entreprises (sur «les 300 maisons d'édition ayant une activité significative, 14 seulement ont un chiffre d'affaires supérieur à 15 millions d'euros»). Dans ce contexte précaire, la flambée des procédures affecte de plus en plus de genres littéraires : manuels scolaires, beaux livres, et surtout la création littéraire et le secteur des essais et documents. Exemple cité, notamment, au chapitre des «peines disproportionnées» : le cas de la Mafia des tribunaux de commerce, d'Antoine Gaudino, document qui a valu à Albin