Les Nits sont d'autant moins largués qu'ils n'ont jamais été dans le coup, à proprement parler. Plutôt en retrait ou en marge, voire à la lisière. Déjà, il y a ce particularisme identitaire faisant d'eux une espèce protégée, puisque unique groupe hollandais à s'être durablement émancipé au plan international, entre ballade polaire (Nescio) et europhilie annonciatrice (Adieu Sweet Banhof). Ensuite, on trouve la personnalité d'Henk Hofstede, plus profil expert-comptable que rock star, mais artisan du temps jadis, diligent et réservé. Comme ses comparses, Rob Kloet et Robert Jan Stieps (ce dernier de retour après une longue fugue).
Ceci expliquant cela, les Nits ont toujours bénéficié d'une cote de sympathie étonnamment stable, disque après disque (une vingtaine), année après année (une trentaine), concert après concert (plus d'un millier). Comme de lointains cousins qu'on voit peu, mais pour lesquels on conserve de la tendresse.
Pourvoyeurs de pop tempérée, les Nits d'Amsterdam ont vu le jour en 1974 alors qu'ils étaient encore étudiants en art. Un amour pour le geste pictural qui, du reste, ne les quittera jamais puisque Henk Hofstede nous affirmait en 1994 souhaiter prendre sa retraite musicale à 50 ans, pour ne plus se consacrer qu'à la peinture Hofstede présentant une installation vidéo The Portable House en 2000, à la Biennale d'art de Lyon.
En attendant, le groupe propose une musique qui a souvent été comparée à celle des Beatles un peu paresseusement, hormis les modula