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Libération
Critique

Philippe Decouflé en vrac

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Comédie musicale, ballet avec chinoiseries, vidéomanga : la création franco-japonaise de Philippe Decouflé peut supporter toutes les définitions, car elle est un peu tout à la fois. Son sous-titre : «Une fantaisie austère pour un monde en vrac», lui va comme un gant, justifiant les élans fantaisistes comme les clowneries, la gravité de solos jamais tout à fait aboutis, parfois superbes, tel celui de Jean-Baptiste André, ou encore la profusion des images.

Dans ce nouveau cirque Decouflé, chacun choisit son numéro. Ce n'est pas un montage mais un bout à bout qui lasse. Seules les scènes «doublées» sur écran par Olivier Simola ­ danseurs réels et danseurs virtuels ­ donnent un peu de relief à cette BD. Pour le reste, on se contente d'une foule d'actions anecdotiques sur le plateau central. La musique de la chanteuse-guitariste Claire Touzi, dite «Terzi», est assez semblable, balayant un champ très large, du world à la reprise de Sombre dimanche.

Un malentendu s'est installé autour de Decouflé, qui voudrait qu'il soit le chorégraphe populaire par excellence, toujours jeune et libre, puisqu'il ne dirige pas d'institution. Mais le bel enfant n'a plus vingt ans, et ce n'est pas parce qu'il a composé la cérémonie des JO d'Albertville qu'il doit faire à vie dans la grosse prod. Alors, il ne reste plus que le consensus un peu mou, et le politiquement correct de ce world spectacle est de ce calibre.

On y verra bien des choses réjouissantes, plaisantes même : le cérémoniel de présentation