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Libération
Critique

Jeux de maux

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publié le 5 décembre 2003 à 2h11

«Décrivez votre symptôme, nous en faisons une oeuvre d'art» : le service est proposé par le site UNbEhAGEN (1) qui à chaque mal trouve un remède. Ainsi, en septembre, M.S., de Dresde, écrivait : «J'ai l'impression que les désastres du monde ne me touchent plus. Je me sens vaguement concerné par les malheurs des autres, mais je ne ressens plus l'impératif intérieur qui me poussait à aider mon prochain...» La réponse, immédiate : «Cher Monsieur, vous devriez(...) acheter notre tout nouveau dispositif sans fil : WiFi-SM.»

WIFI-SM est un kit qui permet de «redécouvrir l'être humain qui dort en vous». Le principe : on fixe le discret patch sur n'importe quelle partie du corps. Connecté au Net, WiFi-SM analyse en continu 4 500 sources d'informations, et détecte les mots clés comme «mort», «crime», «torture», «virus», «guerre». Des mots qui déclenchent, à chacune de leur apparition, une décharge électrique, «calibrée de telle façon que vous ressentiez une certaine quantité de douleur, mais sans vous mettre en danger», rassure le fabriquant. Si l'on en juge les témoignages des premiers testeurs de cette «technologie P2P (Pain to Pain)», le résultat est plus que probant puisqu'il permet de diminuer considérablement le sentiment de culpabilité.

«Juste la douleur». Le problème de ce kit proposé en promo de 49,99 dollars, c'est qu'il n'est pas à vendre. L'auteur de cette parodie sarcastique présentée à la Biennale de Tirana n'est autre que Christophe Bruno, déjà repéré pour son Google Adw