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Libération
Critique

Musique bien balancée

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publié le 5 décembre 2003 à 2h12

Deux balancelles, et on se laisse doucement bercer... Pendant six minutes, on entend Can We Be Separate, du musicien anglais David Toop, collage de sons concrets et numériques. Puis changement de morceau. On ne se dandine pas sur une banale balançoire mais sur Audiolab 3. On avait déjà testé cette «station d'écoute» d'oeuvres sonores dessinée par Laurent Massaloux (Radi Designers) à Lisbonne. Elle vient de s'installer à la Cité de la musique, à Paris. Dans l'architecture de Christian de Portzamparc, cette remueuse fait son trou avec évidence. Elle sert de mise en oreille avant un concert ou de sas de descente après l'exposition Pink Floyd. Audiolab, objet de type nouveau, est une double commande. Elle émane de la Caisse des dépôts et consignations, orchestrée par trois commissaires : Hervé Mikaeloff, Jean-Yves Leloup et Thierry Balasse. Elle est aussi portée par la Fondation grand-duc Jean du Luxembourg (futur Mudac). C'est la troisième commande du genre : les designers Patrick Jouin puis Erwan et Ronan Bouroullec ont déjà planché sur ce module. Ce n'est pas si souvent qu'un designer peut inventer un nouvel outil.

Assise douillette. Audiolab 3 de Laurent Massaloux est donc composé de deux swinging chairs, d'une table basse, d'un tapis et peut accueillir six auditeurs. Chaque balancelle est surmontée d'un toit qui diffuse le son vers le bas et l'assise douillette est équipée de haut-parleurs qui envoient la musique vers le haut. Dans cette nacelle, l'écoutant est donc pris ent