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Libération
Critique

Madlib, rap à part.

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Le Californien atypique, complice de Jay Dee, en concert.
publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Il porte de l'ambre au poignet et au cou. Les diamants, chaînes en or, «ça ne m'intéresse pas, tout le monde le fait». Madlib procède de la même façon avec sa musique. La panoplie rap, très peu pour lui, les beats dupliqués des machines à tubes de MTV non plus. Ce DJ californien, petit-fils d'un des premiers enseignants noirs de l'université de Berkeley, à San Francisco, s'est consolidé une sacrée réputation de producteur hip-hop depuis deux ans.

Il a commencé par composer des musiques pour Lootpack, groupe rap de son lycée d'Oxnard, région agricole au nord de Los Angeles. Chanteur des années 70, son père a mis toutes ses économies pour sortir leur premier album. Au dos de la pochette, le papa poule laisse son numéro de téléphone. Un certain Peanut Butter Wolf le contacte pour son label Stones Throw, flairant le potentiel du jeune Otis Jackson. Grâce à lui, il peut retranscrire toutes ses idées en studio. Ce sera Quasimoto, puis Yesterdays New Quintet, un groupe de jazz imaginaire, et récemment Dudley Perkins, «une sorte de D'Angelo sous crack», résume Madlib, dont l'excentricité vocale rappelle Prince.

On le sollicite d'abord pour des remixes (Beastie Boys, Jill Scott, Bilal), puis le label Blue Note lui demande de revisiter son catalogue pour Shade of Blue : «C'était la musique que mes grands-parents me faisaient écouter dès mes 6 ans.» Enfin, un de ses pairs le contacte, non des moindres, le mystérieux Jay Dee de Detroit et du groupe Slum Village. Il est derrière les produc