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Un décret visant à durcir la classification des films (interdit aux moins de 18 ans, X...) a été publié lundi, dans la plus grande discrétion.
publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Ils ne sont pas moins de huit ministres (dont Raffarin) à avoir signé le texte, mais aucun service de communication officiel n'a jusqu'à présent cherché à s'en vanter : le décret réformant les conditions de classification des films, visas et restrictions de programmation, est paru au Journal officiel du 7 décembre dans la plus extrême discrétion. N'était-ce pourtant pas l'occasion rêvée pour le gouvernement de claironner sa suite dans les idées et la fermeté de sa poigne morale ?

Remous. Le rapport Kriegel, à l'origine de ces modifications, n'avait pas manqué, en effet, de susciter la polémique lors de sa divulgation, à l'automne 2002. Chargée, en principe, par Jean-Jacques Aillagon, d'étudier le problème de la violence à la télévision, Blandine Kriegel avait élargi sa mission du cadre du petit écran à celui du grand et érigé le cinéma en bouc émissaire de toutes les dérives, fournissant ainsi un cheval de bataille au ministre délégué à la Famille, Christian Jacob, pour revendiquer une mainmise sur le contrôle des films. Matignon, devant les remous suscités, n'a pas voulu aller jusque-là. Mais n'a pas manqué, tout en maintenant la subordination de la commission de classification au ministre de la Culture, d'accorder de substantielles compensations à Christian Jacob. Depuis l'hiver dernier, on savait la messe dite, même si le décret formalisant la mise en place d'une censure plus restrictive tardait à sortir...

De fait, le texte entérine les dispositions annoncées. La commissio