L'historien d'art Daniel Arasse, directeur d'études à l'Ecole des hautes études, est mort hier des suites d'une longue maladie articulaire. Il avait 59 ans. On peut dire de Daniel Arasse qu'il a suscité admirations et vocations par sa manière d'allier érudition et audace, savoir rigoureux et acuité d'un regard avide d'interprétation. Ambition mise au service de la volonté de transmettre. «Avec lui, le savoir devenait un cadeau permanent», témoigne Bernard Comment, écrivain et producteur à France Culture, qui permit à Arasse d'enregistrer l'été dernier une magnifique traversée de l'histoire de l'art en vingt-cinq émissions.
Né à Paris en 1944, Daniel Arasse entre à l'Ecole normale supérieure, fait une thèse à la Sorbonne avec André Chastel sur l'art italien de la Renaissance, son sujet de toujours, puis séjourne à l'Ecole française de Rome (1971-1973). Grand cinéphile, il hésitera quelque temps avant de s'engager vers l'histoire de l'art, et retrouvera cette passion en dirigeant l'Institut français de Florence (1982-1989), où il organisera un festival, France Cinéma.
A Florence, Arasse s'est aussi intéressé à la Révolution française, montant une exposition sur les représentations de la guillotine, dont il fit un beau livre, l'Imaginaire de la Terreur (1988). Mais il fut d'abord un «italomaniaque», passant sa vie à Rome et à Florence à regarder les oeuvres de Léonard de Vinci, des maniéristes, de Botticelli... «Seul, en tête à tête : un rendez-vous amoureux avec la peinture», c'