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Libération
Critique

Au Mathi's, du beau lounge.

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publié le 19 décembre 2003 à 2h24

Lundi 15 décembre, 21 h 30. Pas vraiment le soir idéal pour traîner à Paris, où il se passe encore moins de chose que le reste de la semaine. Mais pour tous ceux qui fréquentent le Mathi's Bar, on peut désormais dîner à la même adresse. Enfin, pour presque tous, le discret et confortable restaurant de Gérald Nanty ressemblant à un petit salon, comme le fameux bar adjacent évoque une bonbonnière. C'est ainsi que Gérald l'a voulu, car son restaurant comme son bar ne sont censés accueillir que ses amis. Malheur à qui oserait franchir le seuil sans avoir de sérieux arguments. Déjà que Gérald n'épargne pas ses copines, dont la toilette, l'allure ou le dernier fait d'armes font systématiquement l'objet de commentaires à voix haute...

Poireaux-vinaigrette. Son restaurant est tout ce qu'il y a de plus classique. Isabelle Adjani a essayé de suggérer des choses sophistiquées, mais Gérald a misé sur la qualité et la tradition façon l'Ami Louis : des poireaux-vinaigrette, de la sole, du poulet fermier, des viandes impeccables. Le Mathi's Bar avait réussi à conserver un vrai cachet parisien, décontracté, superbement indifférent aux «tendances» des magazines. On y a croisé le même soir Mick Jagger et Lauren Bacall, qui ne se seraient jamais rendus à l'invitation d'un club pour le lancement d'un téléphone portable. Ils ont débarqué au Mathi's, comme Yves Saint Laurent ou Stanislas Merhar, pour boire un verre avec Gérald. Bacall, ce soir-là, demandera à Gérald : «Qui c'est le travelo, sur l'