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Libération
Critique

Game Boy, la compil'

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publié le 19 décembre 2003 à 2h23

La chipmusic, promue son du XXIe siècle par un héraut inopiné, Malcolm McLaren, ancien manager des Sex Pistols fraîchement converti au 8-bit, sort de l'ombre. Fabriquée sur des ordinateurs fossiles et des consoles de jeu périmées (Libération du 7 mars), elle fédère une scène underground, enfants des écrans, biberonnés aux jeux vidéo et autres audio-nerds, qui s'amusent à composer des morceaux sur Atari ST/XL, Commodore 64, Amiga ou Game Boy. Alors qu'à Berlin, Bruxelles, Londres ou Stockholm, les soirées Micromusic (1) initiaient un public confidentiel aux blip blip synthétiques, Paris semblait rester en marge du phénomène. Samedi, la capitale s'est offert un dépucelage en règle, avec la première soirée micromusic dans une ancienne usine d'électronique à Ivry. L'occasion de célébrer la sortie de la compilation Boy Playground du label Relax Beat, composée uniquement de morceaux créés sur Game Boy, la petite console de jeu de Nintendo.

Eclectique. A défaut d'être la première initiative du genre, Boy Playground propose 16 titres groovy, aux styles étonnamment variés, du folktronic à l'électro-pop, en passant par la jungle ou l'électro minimaliste. «J'ai une culture pop, explique Thierry Criscione, cofondateur du label avec Jacques Fantino et Stéphane Ros, je voulais que ça reste musical et pas seulement expérimental.» Un travers qu'il reproche à Nanoloop 1.0, la première compilation Game Boy music, rassemblant la crème de la scène electronica (Dat Politics, Stock, Hausen & Walkm