De la musique plein les oreilles, une jeune femme polit la cape de Dark Vador. Il est 10 heures du matin dans cet atelier de Montreuil, où le héros de Star Wars côtoie d'autres monstres sacrés du cinéma et de la bande dessinée. Un peu plus loin, un musculeux Hulk semble narguer un Alien en deux morceaux, et partout flotte une odeur de résine. Des bocaux de terre ou de cire encombrent les établis, sur lesquels s'étalent des instruments de dentiste pour modeler et sculpter. Nous sommes chez Attakus, le spécialiste mondial des «figurines de collection». Tirages en édition limitée, prix atteignant 300 euros, public augmentant chaque année : c'est le haut de gamme de ce qu'on appelle les «produits dérivés».
Un secteur dominé par les Américains et les Asiatiques, corseté par des règles économiques et esthétiques implacables; un secteur très vaste, qui génère chaque année des milliards d'euros dans le monde, du porte-clés en plastique aux figurines chic. Aujourd'hui, les productions d'Attakus, que l'on appelle collectible statues en anglais ou encore art collectors selon la terminologie Lucas (la société du père de Star Wars réserve ce terme aux objets de Montreuil, exclusivement), sont recherchées dans le monde entier. La consécration suprême pour Olivier Sztejnfater, 38 ans, Etienne Aillaud, 40 ans, et Agnès Charvier, 32 ans, les trois cofondateurs de la maison au papillon (lire ci-contre).
Un an de travail
Dans une rue banale de Montreuil, on découvre un atelier de bric et de broc.