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Libération

Cambridge troublé par la culture visuelle

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publié le 23 décembre 2003 à 2h26

C'est une petite révolution dans l'establishment de Cambridge : un building en préfabriqué trône désormais sur la pelouse sacrée du Fitzwilliam Museum, l'une des plus grandes collections d'art en Angleterre. Symbole de la «tradition d'excellence» de la ville, le «Fitz» ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée de l'Institute for Visual Culture, lieu dédié aux «nouvelles images et à la culture visuelle». Le directeur de l'Institut, Stefan Kalmar, se bat depuis trois ans pour éviter la fermeture et contre la vision conservatrice de l'art dans la ville universitaire, «considéré comme une discipline marginale, un hobby réservé au week-end».

Sclérosée. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas. A l'origine de ce projet se trouve le désir de recréer ce qui fit la force des campus américains et anglais dans les années 1960-1970 : la présence dans un environnement académique d'une galerie d'art «qui peut avoir un impact en contribuant à exciter les recherches et les discussions universitaires». Tout comme le Kettle's Yard Museum (l'autre musée d'art contemporain de l'université), l'Institute for Visual Culture dépoussière l'image quelque peu ringarde de Cambridge, ville-campus dominée par une intelligentsia sclérosée parfois caricaturée sous le sobriquet d'«Oxbridge people». Avec un public composé à 40 % d'étudiants et à 30 % d'étrangers, la galerie cubique a d'ores et déjà réalisé l'objectif d'établir un lien entre monde académique et monde de l'art.

Le lieu donne une légitimité, autant