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Libération

Des navets et des dindes

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publié le 31 décembre 2003 à 2h31

Le plus souvent, sortir un film entre les réveillons, c'est comme faire un mauvais coup en douce. Ni vu ni connu j't'embrouille. L'édition 2003 n'échappe pas à la tradition, même si de vrais films ont profité de l'aubaine pour se glisser parmi les marrons du moment (Libération du 24 décembre). Confondant bons sentiments et palme du film le plus mal joué de l'année, Comme si de rien n'était, de Pierre-Olivier Mornas, n'a pas grand-chose à faire sur un écran de cinéma. Ce film de théâtre n'est pas plus à l'aise sur une scène et pas davantage dans le lieu clos des répétitions. Un mélo sur une apprentie comédienne condamnée par la médecine et raide dingue de son metteur en scène qui n'évite pas le tête-à-queue fatal.

On se perd assez vite dans les dédales du Baiser de l'ours (de Sergueï Bodrov), film écartelé entre projet très personnel, empruntant une histoire propre au cinéaste russe, et coproduction européenne parlant l'espéranto anglais. Le scénario reprend et actualise un conte traditionnel : une jeune trapéziste de cirque tombe si amoureuse de son ours sibérien qu'elle parvient à le métamorphoser en un jeune homme de chair et de sang. Tout y est donc absolument sincère, mais aussi sans aucune importance et dépourvu de motivation, s'achevant en balade en roulotte à travers l'Europe où l'exotisme gitan fait duo avec le folklore de la piste. Oscillant entre dépliant touristique et docu crade sur les misères de la confrérie du voyage, ce film est aussi le dernier tourné par Ser