Foin d'effet d'annonce. Sans doute échaudée par les accrocs précédents à sa volonté d'innovation culturelle (telle l'interdiction faite par la préfecture à l'accueil du public sur le «chantier» Gaîté lyrique), la mairie de Paris a choisi la veille de Noël pour dévoiler son choix architectural pour la future Gaîté lyrique. Le centre des musiques actuelles et des arts numériques sera construit par Manuelle Gautrand. Etiquetée «jeune» architecte malgré sa quarantaine et ses succès (l'extension du musée d'Art de Lille), elle a convaincu «à l'unanimité» les experts de la mairie de Paris en remportant le marché de définition, contre Jakob et McFarlane, et François Scali. Son projet imbrique finement lieux d'exposition et de spectacle (une salle de 1 500 places debout, un «théâtre des médias» de 600 places, une salle de cinéma, une galerie, des ateliers...), façon de coller à la nature hybride du bâtiment.
Contraintes. «Il fallait équilibrer les espaces de présentation et de diffusion, tout en ouvrant des espaces continus, permissifs, que les artistes puissent s'approprier», explique Manuelle Gautrand. Difficile de répondre à l'ensemble des contraintes imposées par le bâtiment lui-même. La façade, l'entrée et le foyer sont inscrits au patrimoine, donc intouchables. L'intérieur est un mélange kitschissime des vestiges de la Planète magique, parc d'attractions qui n'aura ouvert qu'une quinzaine de jours en 1989, et d'équipements obsolètes. «Je voulais mélanger, comme les artistes numé