Du vol d'icône nouvelle génération... La copie numérique, cauchemar des majors du disque et du cinéma, touche aussi le design des sites web. Pirated Sites a pour objet de signaler les vilains copieurs, qu'il s'agisse de récupération d'icônes identifiables, de visuels ou de l'interface entière, avec principe de navigation à la clé. Exemple : sur le site brésilien Next Generation Center, un cadre vous tend sa carte pour introduire à la visite. Autre site, autre cravaté, même mise en scène à la carte de visite, celui d'un institut de formation en ligne (1). La copie est grossière, l'idée reprise telle quelle.
Frontière subtile. «Nice design. Haven't I seen it before ?»: le message de Pirated Sites révèle toute l'ambiguïté d'une lutte contre une forme de piraterie pas toujours facile à établir. D'abord parce que certaines copies n'en sont pas : il existe sur le Web des milliers de ressources gratuites, depuis les logiciels open source jusqu'aux répertoires d'images animées ou de Templates (interfaces complètes). Ensuite parce que la frontière de l'emprunt au plagiat est subtile : «De plus en plus de choses sont protégées par le droit d'auteur, rappelle l'avocat spécialisé Cyril Rojinsky, et le design graphique l'est dès lors qu'on peut prouver qu'un site porte l'empreinte de l'originalité de l'auteur.»
N'empêche, malgré la convention de Berne à laquelle ont souscrit la France et les Etats-Unis, qui protège les auteurs même s'ils n'ont rien déposé, les bonnes idées graphiques font