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Libération
Interview

La maison à toit en pente est une construction mentale

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publié le 9 janvier 2004 à 21h50

Monique Eleb, chercheure en architecture, sociologue, auteure notamment d'A deux chez soi (Editions de La Martinière), explique les réticences des Français vis-à-vis de la maison contemporaine.

«L'archétype de la maison à toit en pente, bien implanté dans l'imaginaire français, est une construction mentale, élaborée dans l'entre-deux-guerres pour des raisons de crainte de perte d'identité nationale. On a inculqué aux Français que la maison par excellence était une ferme, une maison de campagne de plain-pied. Des revues grand public comme Maison pour tous et Maison française, ainsi que de nombreuses expositions, ont largement contribué à populariser cet idéal. Au moment de la reconstruction, en France, l'Etat a fait le choix du collectif, très rapidement construit. Si bien, qu'aujourd'hui, l'image de l'habitat moderne est encore très négative chez les Français. Toutefois, depuis quelques années, on sent un frémissement vers une vision plus esthétiquement contemporaine de la maison. Cela passe par les revues de déco, les programmes télé courts de Leroy Merlin (Vos envies prennent vie, ndlr) ou encore la mode du design des années 50. Les maisons à la Villette attirent toutes les classes sociales et sont à ce titre un bon terrain d'étude. D'autant plus intéressant qu'elles réussissent à faire oublier qu'elles sont construites avec des matériaux que les Français, dans leur ensemble, rejettent. La maison métallique, depuis Henri Sauvage, qui en avait exposé au Salon des appareils m