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Libération
Critique

Duo sur canapé

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publié le 16 janvier 2004 à 22h04

Il n'est pas déstructuré, multifonctionnel ou nomade... Ce canapé est bien assis, symétrique, et n'invente pas de nouveaux usages : il propose simplement une belle courbe continue pour s'asseoir, confortablement. Ses références ne sont pas cachées : il évoquerait à la fois les rondeurs organiques, mais épurées, de Jean Royère, puis de Pierre Paulin. Son piétement est plus original : deux bandeaux en chêne dont les extrémités sont en aluminium poli. De profil, on ne voit plus que deux traits brillants. Ce Snowdonia est signé Eric Jourdan (lire ci-dessous), et trônait en évidence, la semaine dernière, sur le stand Ligne Roset du Salon du meuble de Paris. Il aurait pu être noyé dans la masse des nouveautés exposées à la Métropole, la vitrine design de cette foire commerciale. C'est son dessin si affirmé, acéré, tendu, qui le distingue du standard mou international. «C'est un classique, mais cela reste du Jourdan, explique Michel Roset. On retrouve son coup de crayon, son sens du volume, de l'architecture. Il ne s'agit pas d'écrire à l'eau de rose. Au contraire, il faut qu'une partie du public puisse retrouver une écriture, comme on reconnaît du Julien Gracq. Ce produit doit aussi être indémodable, indestructible. Tenir le coup dix ans, et plus. A un prix abordable aussi.» Voilà le cahier des charges.

Comme quelques sièges identitaires des enseignes Ligne Roset ou Cinna, Snowdonia est le fruit d'une rencontre entre Michel Roset et un créateur. Chaque année, cet éditeur, fabricant