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Libération
Critique

Beyrouth renaît à Paris

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publié le 23 janvier 2004 à 22h14

Quand John Galliano ressuscite pour Dior l'Egypte des pharaons, le Libanais Georges Chakra revisite les plissés antiques de Madame Grès ­ grand classique de la mode parisienne. En marge des défilés haute couture, il présente à des clientes potentielles (essentiellement new-yorkaises) des robes vestales coupées ras la fesse, déclinées chair. Rien d'extravagant pour autant ; ses discrètes broderies éclairent les jeux de plissés pour le plus grand plaisir des dames aux impeccables brushing des premiers rangs. Du sexy, juste ce qu'il faut !

«Avec les vidéos de défilés qu'envoient les grandes maisons parisiennes, nos clientes sont devenues plus exigeantes sur la mode, elles ne se contentent plus de paillettes clinquantes, elles exigent de la créativité», assure le couturier, qui habille la famille royale saoudienne et emploie plus de soixante personnes à Beyrouth.

A la différence des grandes maisons parisiennes, Georges Chakra ne décline ni prêt-à-porter, ni parfum, ni produits dérivés. Sa société dépend de l'activité couture, rentable grâce à une main-d'oeuvre bon marché. Outre Georges Charka, Khaled, Robert Abi Nader, Georges Hobeika et Zuhair Murad, Elie Saab présentent aussi cette année leur collection. «La renaissance de la couture libanaise est à mettre en parallèle avec le reconstruction de Beyrouth où règne une grand liberté, analyse Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture. Avec sa forte communauté chrétienne, la ville garde un lien privilégié av