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Chapeliers, bottiers, plumassiers, les faiseurs de miracles.

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publié le 23 janvier 2004 à 22h14

Sans les couturiers, ils n'existeraient pas. Mais l'inverse est vrai également. Et bien que les créateurs les appellent «fournisseurs», il ne faut pas chercher de mépris dans le terme. Ce sont bien eux, les chapeliers, bottiers, paruriers, plumassiers et brodeurs qui ajoutent la magie de la parure au style de la coupe. Comme pour les tournesols de Van Gogh brodés sur un cardigan, commande d'Yves Saint Laurent, la suggestion de Claude Montana pour Lanvin (plonger jusqu'au coude les manches d'un fourreau perlé or dans une mine de charbon) ou encore ce décolleté étourdissant bordé de plumes de perroquets multicolores voulu par Jean-Paul Gaultier... Trois tenues qui ont récemment marqué la couture.

Mais pour former de jeunes mains, pérenniser leur métier, ces «artisans d'art» avaient besoin de soutien financier. La maison Chanel, pressentant qu'elle risquait (et avec elle l'ensemble de la haute couture) de devoir un jour se passer de leurs compétences, s'est donc lancée dans une politique d'acquisitions, rachetant et soutenant le management de cinq parmi les plus célèbres fournisseurs de la couture. L'investissement s'est porté sur des maisons qui incarnent depuis des générations l'histoire de la mode.

Le parurier Desrues sculpte, teint, dore et cisèle boutons, chaînes, ceintures et bijoux. Le plumassier Lemarié, maison fondée il y a plus d'un siècle, reste le dernier représentant de ce métier en France (en 1946, on en comptait 277 à Paris). Lesage, lui, fournit les broderies de l