Depuis Claude François et son téléphone fixe qui pleure (1974), cet indispensable outil quotidien et la matrice fictionnelle qu'il constitue sont curieusement sous-employés. On se souvient juste d'un titre malin d'Oxmo Puccino (Alias Jon Smoke) qui commençait par une sonnerie stridente et un tonitruant «Mon Bouygues sonne !». Depuis, plus rien. Heureusement, ces jours-ci, il y a Pearl. Le joli sosie hexagonal de Beyoncé réhabilite ce substitut phallique et électroménager dans le soundscape français. En un seul refrain, elle accrédite la totalité des avancées technologiques en matière de téléphonie mobile (et immobile). «J'ai des choses à te dire, J'ai laissé des messages, envoyé des e-mail et des SMS», chante-t-elle suavement façon Mariah Carey Busta Rhymes (You Know What You Want). L'histoire que Pearl raconte dans le clip vaut largement le lacrymal dialogue entre Claude François et «sa» petite fille de 6 ans. A la manière de ses tatas r'n b, Aaliyah et Alicia Keys, «California» Pearl fait les cent pas dans un spacieux condo de Los Angeles-sur-Yvette. Elle ne cesse de se heurter à la messagerie de son mec, Mehdi. «Ouais chuis pas là pour le moment, dit Mehdi, alors laissez-moi un message.» «Pfff, répond Pearl, agacée, j'ai des choses à te dire s'te plaît rappelle-moi quoi !». Dépassant de loin la prestation mutique de la rougeoyante Milla Jovovitch dans le spot SFR, Pearl met théâtralement en scène son inquiétude. Alanguie dans un canapé de cuir blanc, elle se demande vraim
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