Il y a trente ans, fripier branché à Nottingham, il fournissait les fans de Led Zep en pattes d'éph'. Aujourd'hui, il habille Tony Blair et ses lignes incarnent le chic british moderne. Le week-end dernier, il présentait une collection assez sage «ni trop sophistiquée mais ni trop trash non plus». Sur fond de rock âpre (The Kills) et de vinyle noir, des college-boys échevelés arboraient pour la plupart les grands succès de la marque : costumes rayés et manteaux trois-quarts. Rencontre avec un self-made man.
Dandy est un terme souvent utilisé à votre propos. Il vous convient ?
Il me va. Comme je l'ai souvent expliqué, mon style est «classique with a twist». Le respect de la tradition et de l'artisanat mais avec un décalage, une touche d'humour. J'ai fait la synthèse de deux influences majeures : celle des couturiers de Saville Row, qui réalisaient les costumes des lords et des banquiers avec la minutie qui a fait la renommée du style classique anglais, et celle des groupes de rock.
Vous avez toujours été lié au milieu musical ?
J'écoute du rock tout le temps et beaucoup de mes amis sont musiciens : Clapton, Bowie, Jagger, Rod Stewart, maintenant Travis ou Chris Martin de Coldplay... ça remonte à mon adolescence, aux années 60. A l'époque, je vivais à Nottingham, et je montais tous les week-ends à Londres pour assister à des concerts dans de petits clubs.
Votre style rappelle celui des mods dans l'Angleterre des années 60...
L'intérêt de ce mouvement, c'est qu'il venait de gens issu