Le dernier clip du boys-band français Tragédie est d'une émouvante honnêteté. Il résume en quelques images nos vies de petites filles médiatiques contrariées. Il a été tourné avec peu de moyens, disons dix billets lastminute.com pour New York, un Van prêté par un ami de la prod, quelque chose comme ça. Mais, sur le fond, ce petit objet se range facilement aux côtés des tartes à la crème ciné-théoriques comme la Rose pourpre du Caire de Woody Allen, Videodrome de David Cronenberg, The Truman Show, etc. Tout y est, en effet. Franchissement de l'écran-miroir. Identification primaire. Frotti-frotta du réel et de l'imaginaire. Dans la Rose pourpre, par exemple, on se souvient que Jeff Daniels, acteur romantique d'un film noir et blanc que Mia Farrow vénère, saute de l'écran pour rejoindre la femme, la salle, la couleur, bref le réel (enfin, disons le réel imaginé et mis en scène par Woody Allen). Dans Sexy pour moi, le clip de Tragédie, les deux héros déambulent sur Times Square avec des parkas blanches à capuches fourrées. Ils sont jeunes et beaux, lookés très latinos. Ils admirent les lumières de Times Square comme n'importe quel new kid on the block frenchy plongé dans le mirage luminescent new-yorkais. Soudain, ils sont alertés par plusieurs signaux. La couverture glamour d'un magazine en vente qui s'intitule Hot Vibes Party. Puis un panneau géant à cristaux liquides où défile la même annonce : «Hot vibes party». Une mystérieuse soirée, donc. Celle-ci leur est «vendue» à l'im
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