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Libération

L'ambassade palmée

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publié le 10 février 2004 à 22h54

Beyrouth correspondance

L'Equerre d'argent 2003, principale récompense française d'architecture, a été attribuée à l'ambassade de France à Beyrouth, dont les maîtres d'oeuvre sont Claire Piguet et Yves Lion, et le maître d'ouvrage le ministère des Affaires étrangères. C'est la première fois depuis sa création en 1983 que le prix est décerné à un bâtiment en dehors de France (mais en territoire français, puisqu'il s'agit d'une ambassade). Inaugurée en juillet 2002, elle est située dans un quartier fréquenté, au bord d'un des principaux axes de la ville, la rue de Damas. Celle-là même qui, durant la guerre, séparait le Beyrouth-Est chrétien du Beyrouth-Ouest musulman. La localisation de la nouvelle ambassade «fait le pari de la stabilité du Liban», commente l'ambassadeur Philippe Lecourtier. A l'instar de beaucoup de Libanais qui s'étaient exilés, durant les combats, vers des logements de fortune, la chancellerie française s'était transportée en banlieue. Aujourd'hui, les autochtones ont regagné leurs résidences d'origine et le déménagement de l'ambassade participe du même mouvement de reconstruction du pays. Deux oliviers viennent de l'ancien site, comme pour assurer une continuité.

Côté rue, les seules fenêtres visibles sont d'étroites meurtrières. Construite avec une pierre du cru, la pierre de Ramleh, que les architectes ont choisie «en hommage à la terre du Liban et à l'architecture traditionnelle de ce pays où les opacités sont de force équivalente aux fenêtres», l'ambassa