En tout passionné de DVD sommeille un collectionneur maniaque, dont le fantasme ultime est de pouvoir rassembler la filmographie intégrale de ses cinéastes fétiches. Deux petites maisons d'édition vidéo viennent de donner une réalité à ce rêve, avec les oeuvres complètes ou presque de João César Monteiro et d'Otar Iosseliani. L'occasion de découvrir des inédits renversants du Portugais sadien, comme cette Mère délicieusement macabre de 1978, ou les tout premiers films soviétiques du Géorgien hédoniste (Avril et le court métrage la Fonte), jusque-là invisibles hors de rétrospectives ponctuelles.
A perte. L'initiative est d'autant plus remarquable qu'elle concerne deux réalisateurs certes admirés par la critique mais à l'audience plutôt confidentielle. Pour l'instant, seuls 200 coffrets de l'intégrale Monteiro ont été mis en vente, quand l'édition du coffret Iosseliani est limitée à 1 000 exemplaires. Des petits volumes qui rendent la rentabilité de ces titres plus qu'incertaine. «Il est clair que, sur Monteiro, on travaille à perte (1), précise William Jehannin, responsable des éditions vidéo de Gemini. Il s'agit d'une démarche cinéphile, avec la volonté de mieux faire connaître un réalisateur essentiel.» Même «fierté» chez Bich-Quân Tran, la directrice de blaq out, pour qui le coffret Iosseliani va parfaitement dans la ligne éditoriale de sa jeune société : «mettre en avant les films d'auteur».
Longue quête. Pour les deux éditeurs, le plus dur a été de mettre la main sur les f