Les designers indépendants français sont célébrés comme de petites stars. Mais gagnent-ils leur vie ? Le très médiatisé Australien Marc Newson dit en plaisantant : «Je suis une sorte de Tom Ford, mais je suis loin de gagner comme lui ! Il n'y a pas longtemps que je m'en sors vraiment.» Starck est évident richissime, et quelques-uns de ses petits (Matali Crasset, Christophe Pillet, Jean-Marie Massaud, Patrick Jouin...) s'en sortent bien mais à travers des activités très diversifiées : design produit, scénographie, architecture intérieure.
Pour bien gagner sa vie, il faut, comme Eric Jourdan (4 500 euros par mois environ en 2003) répondre à des commandes publiques ou faire de l'architecture intérieure, et enseigner. Les royalties qu'il perçoit sur ses meubles ne représentent que 30 % de ses revenus.
Pour Ronan et Erwan Bouroullec, il y a un vrai décalage entre leur grande notoriété et leurs revenus. Eux qui ne dessinent que du mobilier ou des objets vivent essentiellement des royalties (en général 3 % sur le prix du chiffre d'affaires d'un produit). Ce qui leur permet tout juste d'équilibrer leur petite structure qui fait vivre quatre personnes. Ils perçoivent évidemment très peu sur leurs pièces déjà célèbres mais éditées en très petites séries.
Inga Sempe a été très en vogue l'an dernier, elle qui a travaillé d'abord avec Andrée Putman, puis été pensionnaire à la villa Médicis et reçu le prix de la Ville de Paris en 2003. Si elle n'était pas professeur à l'école parisienne Camo