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Libération
Critique

Les lumières Delaville

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publié le 13 février 2004 à 22h59

Pour situer la chose, c'est tout près du Rex, pas loin du Pulp, sur les grands boulevards. Les voitures vont vite ; les pigeons ne sont pas constipés et le quartier a, depuis longtemps, perdu son lustre, entre fast-foods et foires fouille. Une mission «Grands Boulevards», lancée sous la mandature tibérienne, a bien essayé de «coller à la peau du patrimoine, de faire revenir le plaisir, la promenade sur les grands boulevards» (dixit Anne Calves, qui en était chargée), mais il y a encore du boulot. Le Delaville Café, avec ce petit plus que confère la particule (le «de»-la-ville, «une certaine noblesse dans la banalité», plaisante le patron), n'est pas pour rien dans la subtile «gentryfication» environnante. Pour beaucoup (étudiants, archis, pubeux du quartier...), ce café-restaurant à DJ (1), c'est plutôt une bonne nouvelle, sur le boulevard du même nom.

Télescopage. De l'extérieur, le store est bariolé ; les chaises, oranges sur une terrasse-podium, comme un deck à Deauville. A l'intérieur, c'est grand. Un télescopage de charmes industriels et de parfums d'antan. Salle aux papillons, sorte d'arrière-boutique d'apothicaire. «Grotte en bois», ambiance cocktail-bar des années 70, colonnades, escalier Napoléon III et bientôt, encore plus haut, un lounge meublé de «louisquinzeries», sous un plafond bas laqué chocolat...

Le Delaville, ouvert avant l'an 2000 sans qu'on puisse jurer que la mayonnaise ait pris, a remplacé un resto chinois, «énorme verrue affreuse» (toujours selon la «ch