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Libération

Numéro de clone

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publié le 13 février 2004 à 22h58

L'an dernier, une sorte de catalogue lisse et bien illustré paru chez Taschen avait mis en bouquet 1 000 Héros du jeu. L'idée d'un recensement des personnages et créatures inventés par le jeu vidéo reste à creuser : il commence à y avoir dans cette ménagerie tout un peuple passionnant dont la fabuleuse cohorte ne cesse de croître. La porte vient d'ailleurs de s'ouvrir encore une fois sur un nouveau venu pas banal : I-Ninja, teigneuse petite boule de nerfs à mi-chemin entre Elie Kakou et Hannibal Lecter, c'est-à-dire à la fois assassin total et raffiné mais drôle, improbable et grincheux. Pas effrayant du tout, donc, et tout aussi enfantin que les barbapapesques Klonoa ou Monkey Ball. Mais d'une enfance mutante, grinçante, qui mélange le noir au rose et Tim Burton à Barbie.

A priori, c'est un jeu dit de «plate-forme», même si les mutations radicales engagées par ce genre autrefois dominant font perdre beaucoup de son sens à l'expression. Il ne s'agit par conséquent que d'une seule chose : progresser, dans l'espace mais aussi en dextérité (sans exigence surhumaine au demeurant), en fonction de décors et de parcours toujours mieux piégés. Du grand classique, donc, mais parfaitement meublé moderne : fraîcheur des formes, malice, jeunesse.

C'est son caractère qui fait l'intérêt de I-Ninja. Et d'abord sa manière pirate de revendiquer le pillage en règle des plus grands tubes du jeu vidéo. Pique-assiette tout à fait décomplexé, I-Ninja a fait les poches d'un nombre invraisemblable de