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Libération

Une 54e Berlinale plan-plan.

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L'édition 2004 du Festival du film de Berlin, globalement décevante, s'est conclue samedi avec l'Ours d'or remis à l'Allemand d'origine turque Fatih Akin.
publié le 16 février 2004 à 23h05

Berlin envoyé spécial

C'est un événement symbolique qui a marqué le palmarès du 54e Festival international de cinéma de Berlin. En attribuant son Ours d'or à Gegen die Wand (Contre l'écran) de Fatih Akin, le jury, présidé par l'actrice américaine Frances McDormand, a certes voulu distinguer un film à ses yeux excellent, mais, ce faisant, il a porté aux nues un jeune (31 ans) réalisateur allemand dit «d'origine turque». Né à Hambourg (il en a l'accent elliptique), Fatih Akin, physique sympathique de DJ mal rasé, est une des têtes de pont de ce cinéma de bricolages et de copains qui, depuis quelques années, tente la réanimation d'une production allemande moribonde.

Echapper à la fatalité. En 1998, son premier long métrage Kurz und Schmerzlos (Court et sans douleur) racontait les aventures de trois amis, un Turc, un Grec et un Serbe, vivotant de trafics foireux à Hambourg. Le film avait été repéré par la critique et avait trouvé son public. Solino, en 2002, avait davantage déconcerté. Prenant à rebrousse-poil le cliché du jeune Turc du cinéma allemand qui commençait à lui coller à la peau, Akin y racontait le périple de deux frères italiens quittant leur village pour émigrer en Allemagne. Gegen die Wand semble rentrer au bercail puisqu'il s'attache à un couple de Turcs allemands, Cahit et Sibel, qui tentent d'échapper à la fatalité de toutes leurs conditions (il est clodo et toxicomane, elle se démène contre les traditions familiales).

Mais, à supposer que la question de la nation