Menu
Libération
Critique

Ecrans fumeux

Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 2004 à 23h13

«Ma vie est un vaste ghetto, peuplé d'elfes néotolkiens, de lance-missiles, de hordes sans fin de gorilles surmusclés, de terroristes-du-jour, de troglodytes, de vampires, de tanks...» Brody Condon, artiste californien, a baigné dans les jeux vidéo jusqu'à l'abrutissement, «je ne faisais que ça». Depuis, il a déposé les manettes, mais continue à s'y intéresser d'un point de vue critique. Adepte des détournements et des modifications de jeu, il est mêlé de près ou de loin à des projets comme Velvet-Strike, 9-11 Survivor ou Waco Resurrection (Libération du 30 janvier 2004). Fake Screenshot Contest est un projet plus personnel, collection d'images réalisées par des artistes, des amis, des étudiants ou des jeunes qu'il a rencontrés. «Au départ, ce n'était qu'une galerie sur le Web avant que les images ne soient imprimées et affichées dans le cadre de l'exposition "Killer Instinct" (1) qui vient de s'achever au New Museum à New York.» Le but de cette compétition amicale est de créer des écrans de jeux vidéo qui n'existent pas.

Montages troublants. «Ces fausses captures d'écran imitent une pratique de plus en plus répandue dans la culture underground du jeu en ligne. Les joueurs s'amusent à créer des images manipulées de leurs jeux préférés. Pour cette génération, c'est devenu totalement intuitif de coller des éléments de jeu avec des expériences vécues.» Fake Screenshot Contest imite cette pratique en essayant d'introduire des images plus critiques. Les montages, qui font coexiste