Shinkaro Takaï est l'un des directeurs artistiques du dernier volet de la saga superlative Final Fantasy, l'épisode X-2, qui reprend l'univers du X mais en transforme la temporalité, l'aventure et les personnages. Vendu à plus d'un million d'exemplaires au Japon, cet opus met en scène uniquement des héroïnes féminines, auxquels un système de combat et d'habillement tactique très sophistiqué est dévolu. De passage à Paris, il a bien voulu nous fournir quelques pistes de réflexion sur ce qui unit la mode aux jeux vidéo.
«En général, pour créer mes personnages, je m'inspire beaucoup de la mode. Avant de me mettre à travailler sur cet épisode, j'ai beaucoup lu de magazines de style, vu des défilés, étudié les accessoires, les bottes, les bijoux. J'ai notamment beaucoup consulté le Elle Japon. Ma recherche a aussi concerné la tradition samouraï pour ce qui touche aux tissus, aux matières. En fait, je procède comme pour un repas traditionnel chinois, avec une multitude de petites assiettes dans lesquelles je picore pour m'imprégner avant de dessiner. Les cas d'influence directe entre le jeu et la mode ne sont plus rares au Japon. Je me souviens du succès des sortes de mitaines géantes portées par le personnage de Yuki dans FF7 et que l'on retrouvait sur pas mal de gamines cette année-là. L'association entre le système de combat, les vêtements et les pouvoirs est très particulière à ce titre. Il donne au jeu ses passages les plus sensuels et mignons, une sorte de plaisir virtuel que