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Libération
Critique

Parade amoureuse

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publié le 20 février 2004 à 23h13

On peste régulièrement ici sur la pingrerie des éditeurs DVD qui commercialisent des films majeurs sans nous offrir le moindre bonus. Ou, ce qui est peut-être pire, sur leur prodigalité inconsidérée quand ils donnent à un cochon cinématographique (exemple : le Dobermann de Jan Kounen) la confiture numérique qu'il ne mérite pas. Raison de plus pour saluer le travail des équipes d'Arte Vidéo sur Un homme, un vrai. La comédie du remariage des frères Larrieu est un grand film, elle devient un DVD magistral, plein à ras bord (au risque parfois d'altérer la qualité de l'image) de suppléments qui savent utiliser toutes les potentialités du support.

Pour le fun, il y a la délicate bande originale de Katerine en piste séparée, et la possibilité de se prendre pour Mathieu Amalric et Hélène Fillières grâce à un karaoké. Pour le sérieux, on peut écouter le critique Alain Bergala décrypter avec chaleur la belle séquence de la «montée aux coqs», pour comprendre comment Arnaud et Jean-Marie Larrieu sont les héritiers de Jean Renoir. Et au rayon «pédagogie divertissante», il ne faut pas rater le remarquable making-of, qui épouse le rythme buissonnier du film entre Paris et les Hautes-Pyrénées via Ibiza.

Le documentaire donne une représentation très juste des Larrieu au travail, leur répartition des tâches (Jean-Marie à la direction d'acteurs, Arnaud au cadre), leur refus radical du naturalisme («Dès qu'on cherche à faire comme dans la vie, ça ne les intéresse plus du tout», explique Mathieu A