Quand Monsieur et Madame sont de retour, le chic est de mise. A peine le maquillage pour hommes de Jean-Paul Gaultier déboule-t-il sur le marché, enracinant en apparence le phénomène métrosexuel cible de toutes les études consommateurs que le jargon marketing s'enrichit déjà d'un nouveau terme contre-pied : le re-gendering. Par un de ces mouvements de balancier chers à la mode, l'heure est au repositionnement homme-homme, femme-femme dans les cabinets d'études de l'industrie cosmétique. Signe avant-coureur : les visuels publicitaires de M7, eau de toilette masculine d'Yves Saint Laurent, célèbrent le retour du torse poilu, un «idéal de virilité» depuis longtemps oublié. Cette volonté de renouer avec l'éternel masculin se précise dans les collections de l'été. Plutôt que de jouer sur des thématiques de tendances, les créateurs embrassent des stéréotypes masculins, voire des parodies dignes de Village People.
Joli petit cul. Tom Ford ressuscite chez Gucci le cow-boy en chemise western, Stetson et santiags. Marc Jacob louche du côté des machos du photographe Bruce Weber, l'inspiration style sport-chic de sa collection Louis Vuitton. James Dean et Marlon Brando semblent s'être retrouvés pour un épisode de Happy Days au défilé Dsquared2. Il faut des pectoraux pour remplir les chemises des deux frangins milanais, des cuisses d'enfer et un joli petit cul pour oser leur pantalon taille basse. Caricaturiste comme des dessins de Tom of Finland, cette masculinité triomphante reste a