Stockholm, de notre correspondant.
«J'imagine qu'il faut être un peu frappé pour dépenser autant de temps et d'argent à ce jeu.» Danne, alias «Donnri», est le vétéran hors catégorie de BotFighters, une espèce de paintball qui se joue téléphone mobile en main, avec l'aide d'un ordinateur pour améliorer son robot ou surveiller son classement sur le site Web du jeu. Il y est accro depuis son lancement en 2001, et il avoue que le jeu lui coûte jusqu'à 8 000 euros par an, pour le téléphone et l'essence. Vétéran par l'âge aussi, il a 39 ans quand la moyenne d'âge des joueurs est de 25 ans, des hommes à 80 %, souvent en province. «Après avoir trouvé ma première victime et lui avoir tiré dessus, raconte Donnri, ça m'a vraiment secoué.» Après des centaines d'heures de jeu, il occupe aujourd'hui la deuxième place au classement des quelque 7 000 joueurs enregistrés en Suède. Avec peut-être 2 000 robots pulvérisés à son actif, Donnri continue à se faire la main, à surveiller sa position. Où qu'il aille, dans n'importe quelle ville de Suède, la première chose qu'il fait est toujours de sortir son téléphone mobile, de lancer le jeu et de vérifier avec la fonction radar la présence d'autres «robots» aux alentours.
Cernés par les robots. Le radar peut capter la position des joueurs jusqu'à 4 kilomètres, et l'arme a une portée de 600 mètres. Puis il flingue (un coup de SMS). Ensuite, quand il a fait le plein d'adrénaline, il utilise la fonction «chat» du jeu. «Si c'est un joueur actif, je pren