Si ce n'étaient les «révélations» promises par le récit d'un de ses anciens inspecteurs, le Guide Michelin, sorti cette semaine, n'aurait guère de raison de faire parler de lui cette année. Tout juste a-t-il rendu leurs trois macarons à Marc Meneau (l'Espérance, à Vézelay) et à Jean-Michel Lorain (la Côte Saint-Jacques, à Joigny). Il a certes promu Michel Trama, chef hypercréatif de l'Aubergade, à Puymirol (Lot-et-Garonne), au top du hit-parade. Un seul établissement monte à deux macarons, le Meurice à Paris (lire ci-contre), qui a recruté un chef déjà deux étoilé ailleurs. Aucune grande maison n'a été déclassée, si bien que les trois-étoilés commencent à former un état-major à la mexicaine. Certains sont pris dans une telle immobilité qu'on a l'impression de se rendre au musée, d'autres sont si contestés qu'on se demande de quelle protection ils bénéficient. Le guide rouge, qui change encore de directeur, garde ses secrets. Ce qui n'en est pas un, c'est qu'un an après le suicide de Bernard Loiseau, les guides font profil bas. Cette crainte se sent également dans le nouveau GaultMillau, qui a l'avantage d'insister sur des talents moins connus. En accordant par exemple 19/20 à Jean-Paul Abadie (l'Amphitryon, à Lorient). Globalement cependant, il opère un virage vers le classique, ce qui déconcertera certains de ses partisans. Quant à son classement, il est incompréhensible. Michel Guérard, à Eugénie-les-Bains, ou Alain Ducasse, au Plaza Athénée, au même niveau que Léon de Lyo
Critique
Ne suivez pas toujours les guides
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publié le 5 mars 2004 à 23h36
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