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Libération
Interview

«Needle Park», piqûre de rappel

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DVD. Auteur. Schatzberg revient avec émotion sur le film, l’univers des junkies et les débuts de Pacino.
publié le 5 mars 2004 à 23h36

Des shoots d’héroïne en gros plan. Les trafics minables des toxicomanes. L’horreur physique et mentale de la dépendance à l’héroïne. Avec sa description quasi documentaire de l’univers de la drogue, Panique à Needle Park n’avait pas tant choqué le public conservateur que de nombreux intellectuels de gauche, ulcérés par l’image antiromantique donnée des junkies. Trente-trois ans plus tard, il n’y a plus de drogués à «Needle Park», alias Sherman Square, ce petit rectangle de béton à l’angle de la 69e rue et de Broadway ­ «Le quartier a été nettoyé à la fin des années soixante-dix, soit bien avant la frénésie antimarginaux du maire Rudolf Giuliani», précise Jerry Schatzberg au téléphone depuis New York. Mais demeure le souvenir d’une aventure humaine exaltante, que le cinéaste raconte avec émotion entre deux séances d’écriture de son nouveau projet : un scénario sur la vie de l’écrivain Nelson Agren et ses amours avec Simone de Beauvoir ­ un rôle pour lequel il faudrait une actrice française, «et si possible Valéria Bruni-Tedeschi»...

Adaptation

Jerry Schatzberg est venu tard au cinéma. A 43 ans, après une brillante carrière de photographe dans la mode et le people qu'attestent ses beaux portraits de Warhol ou des Beatles présents sur le DVD de Panique à Needle Park. «Je n'étais pas frustré par la photo, mais par le genre de photos que je pratiquais, explique-t-il. Si j'avais eu davantage de propositions de photoreportage, j'aurais continué.» Pour mieux se consacrer à l'éc