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Libération

Portables sexuels

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publié le 5 mars 2004 à 23h36

Les présumés innocents corses ne sont pas les seuls à collectionner des corps de femmes sur leurs portables numérisés. A Hongkong, entre les tours, les voyeurs à la sauvette semblent se multiplier. Charles Pieri collectionnait dans leur nudité de sirènes insulaires ses propres et volontaires amies. Les «hi-tech peeping toms» de Hongkong, comme on les appelle, pêchent en douce des corps revêtus et inconnus. Ils orientent avec discrétion leurs Nokia vers la silhouette. Ils flashent les jupes des femmes, les mouvements de fesses qu'elles révèlent et dissimulent. Ils le font dans la foule suractivée de cette ville où chacun, surtout près des centres financiers, paraît marcher plus vite que les ombres qui le poursuivent et l'argent qui le précède. Pris sur le fait, l'un d'eux avait archivé deux cents postérieurs. Il a monté entre les boutiques son prêt-à-fantasmer. On l'imagine, chaque soir, contemplant son catalogue de chasseur anonyme. Après avoir choisi le corps du jour, verre en main il épuise ses désirs et la soirée dans la ville aux mille tours. A moins qu'il ne zappe d'une chair de tissu l'autre, très vite, pour oublier qu'il n'en possède qu'une, jamais assez ou pas du tout. La police locale en arrête un par mois. Elle veut tous les poursuivre. Mais comment les attraper ? Comment savoir, et prouver, dans quelles conditions furent faites les photos ? Il faut prendre l'homme au moment précis où il saisit la femme à son insu. Rien n'est moins facile à Hongkong. Quand ils ne m