Le prêt-à-porter hiver 2004-2005 flirte avec la couture, la tendance est au rétro cinquante. Féminité, jupe virevoltantes, noeud-noeud et tout le tintouin. Pourtant, à y regarder de plus près, les interprétations ne sont pas les mêmes selon les générations, les écoles stylistiques les moyens aussi. La mode est avant tout question d'affinités. Panorama en forme de portraits de familles.
Historiques stoïques
Paradoxalement, les difficultés économiques ont renforcé le pouvoir des grandes maisons maîtrisant leur distribution et tenant, via la publicité, la presse féminine d'une main de fer. L'arrogance des années luxe n'est pourtant plus de mise. Le décor blanc, la musique planante de Air, en prélude au défilé Dior, donne le ton, celui de l'apaisement. On a connu John Galliano autrement déchaîné. Il mêle les valeurs sûres : standards jazz (fourreaux drapés) et rock (zoot-suit de teddy boys). Reste que les proportions exacerbées sont un peu durailles, le classicisme classe n'est pas la «cup of tea» du Britannique. Marc Jacobs, pour Louis Vuitton, promène une héroïne victorienne dans la Russie des tsars. Cette très jeune fille, aux joues rouges, porte une pèlerine en hermine sur sa robe en plaid écossais. Un chic grand froid, alibi au lancement du nouveau sac monogramme, imprimé sur vison.
L'historisme s'empare de la garde-robe. Chez Ungaro, Giambattisata Valli esquisse une silhouette petit marquis sexy. Le jabot éclabousse le revers de ses pourpoints en tweed, quand les corsaires