Clermont-Ferrand envoyée spéciale
Depuis dix-neuf ans, le festival clermontois Vidéoformes, dédié à l'image plasticienne et expérimentale, maintient le cap. Laboratoire à l'affût de formes émergentes, il mêle noms prestigieux (John Sanborn ou Ben) et jeunes artistes, projections et installations, danse et multimédia. Avec ses surprises et ses déceptions comme la sélection de sites web et de CD-Rom. Trop disparate, elle met sur le même pied une animation Flash sommaire avec le virtuose Somnambules de Nicolas Clauss et Jean-Jacques Birgé, spectacle chorégraphique interactif pour le Net, combinant danse contact, peinture, vidéo et musique. Ou les ravissants poèmes interactifs de Tim Catinat avec des pièces qui nous ramènent à la préhistoire de la création sur le Web.
Polonais. Autre attente inassouvie : l'absence d'installations interactives, au privilège de dispositifs plus «classiques». Une «pause» dictée par la «crise de l'économie culturelle», explique son directeur, Gabriel Soucheyre, mais aussi par la forte présence polonaise qui privilégie projections frontales et mono-écran. Le rapport frontal au spectateur sied à ces oeuvres coup de poing au propre et au figuré qui portent un regard sans complaisance sur la société polonaise. La plus frappante est 196 KK où l'on voit des gifles s'abattre sur le visage poupin d'une jeune femme aux yeux rougis qui affronte l'objectif tandis qu'une voix monocorde l'inonde d'injures. Elle, c'est Dorota Nieznalska, auteur du controversé P