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Libération
Critique

YSL de A à Z

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publié le 19 mars 2004 à 23h50

Ne suivez pas le tapis du grand escalier, il mène au bureau de Pierre Bergé. Empruntez plutôt la porte sur le côté, l'ancienne entrée des fournisseurs et vous pourrez visiter l'endroit. Celui qui fut le premier créateur à être exposé dans un musée (au MoMA de New York), celui, pour les adieux duquel on organisa, en janvier 2002, un défilé-rétrospective au Centre Pompidou, s'est donc offert un lieu de mémoire. Reconnue d'utilité publique en décembre 2002, installée avenue Marceau, dans les locaux de la maison de Couture, rachetés à Axa début février 2003, la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent vient juste d'ouvrir ses portes.

Pour transformer la maison en musée de couture, les travaux auront pris un an. Tout est chamboulé. L'espace réservé aux expositions n'occupe que peu de place au rez-de-chaussée. Celui de l'ex-cabine de mannequins et du grand salon où le couturier vérifiait les derniers essayages avant les collections, en présence des premiers d'ateliers, d'Anne-Marie Munoz, son bras droit, et de Loulou de la Falaise, sa muse. Exit les lambris Napoléon III, l'espace a été mis à nu pour recevoir l'infrastructure nécessaire aux conditions muséographiques : câble pour la lumière, son, ventilation. L'architecte Jacques-Michel Rousseau a assuré la conception, le décor est signé de Jacques Grange, vieux complice de Saint Laurent, qui a fait le choix d'un parquet sombre, de murs à deux tonalités de gris.

Folie. Si le lieu est inauguré par une rétrospective sur les dialogues