Si Bruce «Incassable» Willis détrônait soudain Robert de Niro «Tony Montana» au panthéon mythique des rappeurs ? Le chnouffeur hédoniste complètement taré de Scarface remplacé par l'ange du Bien ascète du film de Shyamalan ? La question se pose gentiment avec le dernier single de Diam's. La pochette montre son visage derrière une vitre brisée. Les caractères typographiques du titre sont disloqués I-N-C-A-S-S-A-B-L-E-S pour rappeler l'imagerie du film de Night Shyamalan. Bruce Willis y incarne une sorte de surhomme dépressif qui découvre ses immenses pouvoirs de prémonition. Agent de sécurité dans un stade, il se retrouve soudain capable de sauver les Etats-Unis rien qu'en effleurant un poil de barbe oublié par Ben Laden. La chanson de Diam's ne fait aucune référence explicite au film. Mais y sourd entre les lignes le même irrépressible désir de sécurité, d'invincibilité et d'immunité sociales. «J'risque une balayette pour un sac Gucci, chante Diam's, en pleine et sincère parano urbaine, J'prends plus le RER sûre de sortir entière.» Dans le film, Bruce Willis emprunte un train plutôt qu'un RER. C'est là qu'il sent les premières vibes de ses pouvoirs supranormaux. Puis le convoi déraille et c'est la catastrophe. Il reste seul rescapé. Au fond, Diam's incarne dans sa chanson cette même mentalité survivaliste suburbaine. Un rapport plus que jamais guerrier à la ville. Qualités surhumaines pour y survivre. Tout doit être «sur» parce que rien n'est plus sûr. «Fonce, fonce, dit le
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