Menu
Libération
Critique

Sous le charme de Pialat

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mars 2004 à 23h57

L'intégrale Maurice Pialat était devenue une Arlésienne de l'édition DVD. Annoncée pour juin 2003 après une émouvante séance-hommage au Festival de Cannes en présence des collaborateurs du cinéaste disparu, elle a connu une succession de reports aux allures de gags. «Gaumont ne pensait pas que les films seraient dans un état aussi lamentable», assure Serge Toubiana, directeur éditorial du projet avec la «collaboration amicale» de Sylvie Pialat, veuve du cinéaste. Mais ces neuf mois de gestation supplémentaires en valaient la peine : le premier volume de l'intégrale Pialat (le deuxième, incluant le sublime feuilleton télé la Maison des bois, est prévu, si tout va bien, pour Noël) est une mine d'or pour cinéphiles, tant pour sa qualité technique, irréprochable, que pour ses suppléments, d'une richesse rare.

Circonstances. Les cinq longs métrages qui inaugurent la collection sont les plus célèbres de Pialat : Nous ne vieillirons pas ensemble, succès surprise de 1972 avec Marlène Jobert et Jean Yanne ; A nos amours, prix Louis-Delluc et César du meilleur film en 1983 ; Police et ses stars (Depardieu, Marceau...) que Pialat appelait «son Belmondo» ; Sous le soleil de Satan, palme d'or polémique de 1987 et Van Gogh, peut-être son chef-d'oeuvre au cinéma. «C'est un choix totalement arbitraire, imposé par les circonstances, explique Toubiana. J'aurais préféré commencer l'intégrale avec son premier long métrage, l'Enfance nue, mais l'acquisition des droits était trop complexe pour êtr