Dehors, nous sommes bien au commencement des Puces de Montreuil, à la porte de Bagnolet : étalages de bric-à-brac à perte de vue et odeurs de barquettes de frites qui chatouillent les narines. Derrière, au loin, la pollution et le bruit incessant de l'échangeur autoroutier. Une fois passé le portail du 111 de la rue Jules-Ferry à Bagnolet et un large escalier qui mène au premier étage, on a l'impression d'être dans un loft d'artistes à New York : 200 m2 de mur en briques rouges où des toiles sont accrochées. Des bouquets de fleurs et de tournesols trônent sur des bobines industrielles improvisées en tables de salon. Certains des trois murs, repeints en blanc, font ressortir les couleurs des oeuvres de Jow et Leï, deux artistes peintres de la ville. Des hommes et des femmes papillons aux ailes de couleur, or et rouge, s'enlacent sur les murs de cette ancienne fonderie qui fabriquait autrefois des pièces en aluminium.
Arabesques.
«C'est joli ? Ça te plaît ?» demande une maman à son nourrisson en lui montrant les tableaux. En ce samedi après-midi de mars, ils sont une quinzaine de badauds à déambuler entre les vieux canapés en cuir, en attendant le concert de Bibi Tanga à 19 heures. Le jeune Centrafricain reprend à la guitare des classiques du rock ou de Sly & the Family Stone, et interprète ses propres compositions «bluesypop» comme il les appelle. Au fond à gauche, on débouche le champagne pour le vernissage. Le week-end passé, la Fonderie, puisque c'est le nom de ce lieu polyv