Affalé devant son poste, José se goinfre de pop-corn. Avec sa face de primate dégénéré, dents en avant et yeux qui louchent, José Lumpik n'a rien de Di Caprio. Le voilà qui se rêve pourtant à la proue d'un giganavire, avec sa chérie Gladys, en écoutant l'argument de la présentatrice de Super Games, qui promet au vainqueur de ce jeu entre Ford Boyard et Fear Factor, une croisière romantique pour deux. Cinématique de luxe, panoramiques et dialogues troisième degré, esthétique rigolarde... Le ton est donné : José, drôle de champion est le jeu vidéo pour enfants qu'on attendait. Drôle, décalé, rythmé et enlevé, des qualités rares pour cette tranche d'âge (6-10 ans) que les éditeurs ont délaissée, faute de combattants, disent-ils : les gros ont vu les ventes baisser au profit des consoles et se sont consolés en arguant que l'éducatif déplaisait aux grands enfants.
«Ça fait longtemps qu'on a viré l'éducatif qui gonfle», dit Arnaud Santerre, de Péo Léo, l'éditeur du jeu. Dans José, il est d'abord question de s'amuser. Ce qui n'empêche pas d'apprendre à repérer un pays sur une carte : chaque étape du jeu se déroule sur un continent, avec spécialités locales. José doit planter le drapeau au bon endroit (d'accord, c'est hyperfacile pour l'Australie et les Etats-Unis, mais, pour la Côte-d'Ivoire, ça se corse, et la peste d'hôtesse de l'air qui joue le mépris en rajoute pour enfoncer notre antihéros). Les épreuves ont un petit quelque chose de subversif, mieux que Titeuf et Astérix réuni