L'Ile Enchantée a failli s'appeler le Café Rouge à cause de sa proximité avec la place du Colonel-Fabien et le siège du Parti communiste. Un des trois associés qui ont ouvert ce bar à DJ mixant populo et branché, il y a tout juste trois ans, s'y est opposé. Dommage, s'appeler l'Ile Enchantée, c'est sans doute plus consensuel mais aussi nettement plus tartignolle. Ce nom, qui drague le trentenaire régressif, ne colle pas vraiment à ce qui ce passe ici. Pas de Gloubiboulga party à l'Ile Enchantée mais une sélection de DJ et de selectors plus soignée que la moyenne, des soirées-débats débridées avec Daniel Cohn-Bendit ou Albert Dupontel, des projections de courts métrages et des concerts hors norme. Tout ça serait en définitive plutôt banal (reste-t-il un bar branché sans platines à Paris ?) s'il n'y avait l'espace et l'ambiance.
Boum à la maison. Deux salles, deux atmosphères radicalement différentes : au rez-de-chaussée, le bar (resto à midi, «petite carte» le soir) proprement dit, une grande et belle salle fermée par d'impressionnantes portes-fenêtres aux boiseries arrondies jaunies par la fumée de cigarette. A l'étage, la salle des fêtes. Un appartement haussmannien avec plancher en bois déverni, moulures bourgeoises et murs peints en rouge (drôle d'idée), squatté par les copains du quartier. Les parents sont partis, c'est la boum à la maison. On a fermé les volets, posé les platines et puis tout a dégénéré... «Quand ça prend, c'est l'hystérie, tout le monde danse les bras e