Milan, envoyée spéciale.
Gros diamant en chocolat d'Ora Ito, panettone aux Smarties des Radi Designers, tour aux sept saveurs de Massimo Morozzi, dominos de sucre multicolores de Matteao Thun... Corso Matteotti, à la vitrine de la fameuse «pasticceria» Sant Ambroeus, vingt-trois gâteaux architecturés par des designers internationaux donnaient immédiatement la saveur dominante du Salone del mobile de Milan 2004, une fiera parfumée toute la semaine dernière par la cuisine.
Pourtant, en arrière-cuisine pesante de cette jolie parade sweetie, cette foire commerciale reciblée «Week Design», avait, cette année, le goût amer de deux ans de difficultés économiques de la filière meuble. Des entreprises prestigieuses comme Cappellini (très trendy) et Poltrona Frau (haute couture) se sont fait croquer récemment par la holding Charme (Ferrari), tandis que B & B et Max-Alto se faisaient manger par le groupe Opera (bijouterie Bulgari). Ces nouveaux ragoûts économiques vont forcément modifier les stratégies de ces marques. Dans un esprit plus collection de mode ? Des marques qui, dans leur ensemble en ce Salon, ont limité l'inflation de nouveaux produits. Ce qui en a peut-être permis de faire un tri plus radical et réjouissant.
Obsession fonctionnelle. En attendant la reprise si espérée, la fiera s'est mise à tous les fourneaux. Sur des mètres carrés interminables, les pavillons consacrés à Eurocucina déclinaient des cuisines blockaus fermées. Ou les multiples typologies d'îlots-laboratoires,