Malte envoyée spéciale
Birkirkara, drôle d'endroit pour des garçons à la mode. C'est pourtant dans cette bourgade du centre de l'île, loin des fastes architecturaux de La Valette, la capitale, que Charles et Ron ont installé leur studio. Ils sont gentils, presque timides face aux visiteurs que leur vaut une célébrité naissante. Sous la marque Beatrix (comme la reine des Pays-Bas), Ron le Néerlandais et Charles le Maltais créent ici, avec l'aide de la fidèle Marie-Jo à la machine à coudre, des robes de princesses pour les Maltaises et les étrangères qui font le détour par ce village au nom tarabiscoté.
Défilés italiens.
Les créateurs de Beatrix présentent deux collections par an et se sont fait une réputation en Italie où la touche maltaise a fait passer un vent de fraîcheur sur les défilés. Ils ont été filmés par la RAI, ont présenté leurs modèles à Rome et Naples, et seront au show de Milan en juin. Mais sans le goût des Maltaises pour la toilette, ils n'auraient pas tenu dix ans. «Ici, c'est encore normal de commander une robe du soir sur mesure», dit Ron. Et à Malte, on sort beaucoup ; c'est sans doute le coin d'Europe où l'offre de pièces de théâtre, opéras ou comédies musicales est la plus dense par rapport à la population, moins de 400 000 personnes. «Mais le gros de notre clientèle vient s'habiller pour les mariages, dit le styliste. A Malte, on prend les cérémonies très au sérieux.» Les mariages qui ponctuent les week-ends dès que le printemps arrive sont prétexte à de