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Libération
Critique

En solo, JP Nataf ne manque pas de sel.

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publié le 3 mai 2004 à 0h27

Devant un menu, JP Nataf peut rester trois minutes à fantasmer sur chaque nom de plat. Alors, face à la multitude d'arrangements qu'offre une chanson... Durant quinze ans, avec Les Innocents, Nataf a toujours eu l'alter ego lui permettant d'arrêter ses choix. Cela a donné avec Jean-Christophe Urbain quelques bijoux d'une pop à la française héritant des fluidités mélodiques d'un McCartney : Fous à lier, l'Autre Finistère, Colore, Dentelle, jusqu'aux méconnus les Cailloux et Danny Wilde.

Usure, échec commercial d'un dernier album pourtant louable : le groupe se sépare un 21 avril 2000. «Nous avons reçu une lettre de Jean-Chri : il arrêtait. C'était un de ces jours où le monde s'écroule. Même si je savais que c'était fragile, je ne voyais pas le groupe finir.»

Mirwais, Bonello... Le jour suivant une séparation, il y a sûrement du désoeuvrement et le besoin de continuer à se parler par personne interposée. JP Nataf a donc composé un album pour Jil Caplan, vieille copine croisée à l'époque de Jodie (le premier tube années 80 des Innocents) et pour qui Jean-Christophe Urbain vient à son tour d'écrire douze chansons. «Puis, j'ai voulu aller dans toutes les directions, rock, soul, R & B, jusqu'à ce que mon voisin me conseille de partir de moi plutôt que de la production.» Mirwais, le voisin en question, sait de quoi il parle, ayant connu la traversée du désert après Taxi Girl et le retour en grâce, comme producteur de Madonna.

Sous la houlette de Dominique Ledulal, rencontré aux débuts