En élisant hier Jean-Paul Cluzel à la présidence de Radio France, par cinq voix contre deux à Norbert Balit (ancien d'i-télé) et une à Claude Norek (directeur de la gestion à Radio France), le CSA a pris le minimum de risques.
D'abord parce que cet énarque de 57 ans a une longue expérience de la radio. Président de RFI depuis neuf ans, après avoir dirigé l'Opéra de Paris durant trois ans, il a positionné la station comme une concurrente des grandes radios mondiales d'information que sont la BBC, la Deutsche Welle et Voice of America. Il a multiplié les émetteurs FM et conclu des accords de reprise avec des radios étrangères, confortant l'audience de la radio dans un environnement difficile.
Complaisant.
Sa gestion des équipes et des finances est en revanche contestée. Une partie de la rédaction lui reproche d'avoir été très complaisant avec le Quai d'Orsay et les chefs d'Etat africains «amis» de la France, allant jusqu'à faire pression sur les journalistes de la station jugés trop indépendants des pouvoirs en place. Sa gestion financière a été épinglée par la Cour des comptes, RFI ayant aligné plusieurs exercices déficitaires. Il laisse derrière lui une entreprise aux prises avec de fortes tensions internes et une rédaction encore traumatisée par le meurtre de Jean Hélène, son correspondant en Côte-d'Ivoire.
Droite-gauche.
D'un naturel prudent, Cluzel a réussi à ménager aussi bien la droite que la gauche. Proche d'Alain Juppé, il a été nommé en 1992 directeur de l'Opéra de Paris par Jack Lang. Puis, nommé