Sur sa pochette, Booba semble viser le Panthéon. Il s'en approche, en effet. A Paris, le siège de sa nouvelle maison de disques, Barclay, est à quelques pas du monument. De plus, en octobre 2003, la Nouvelle Revue française publiait un commentaire de ses textes comparant son écriture à celle de Céline ou de Genet. Depuis, Barclay envoie la revue avec le CD, des fois que les journaleux ne saisiraient pas bien la qualité des «lyrics». Soit dit en passant, toutes les majors avaient refusé de signer son premier album avec son complice Ali, jugé trop dur. Mais deux disques d'or plus tard, au diable les préoccupations morales. Ça tombe bien, Booba est aussi cynique. Sur R.A.P, il s'amuse : «Major, on va t'apprendre à vider tes poches.» Le rappeur commence son album par le dessin animé Bouba mais son univers n'a rien de l'Ile aux enfants. «Chez nous, le marchand de sable sniffe de la coke.» Entouré d'une nouvelle équipe musicale, le rappeur a troqué les violons à la Mobb Deep pour des synthés surchargés d'effets. Ambiance Manpower pour N° 10, ou musique de film pour le reste. Côté rap, Booba est toujours aussi efficace, mais ses images ne veulent, parfois, plus rien dire: «Imprime nos rimes sur le ring au bulldozer.» Et puis il y a l'inévitable provocation à deux balles : «Chérie, ni pute ni soumise tu chipotes pas quand j'te tripote.» C'est de l'amour prétend-t-il dans le refrain de Baby. «Poulette ton boul c'est d'la boulette/ J'taime tant BABY v'nez toutes en même temps.» Pas de
Dans la même rubrique